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Cécile

Cécile en octobre 2014 #32

Cher lecteur, lectrice,


Je suis désolée car ce mois je n’ai pas su répondre à tous ceux qui se sont exprimés d’une façon ou d’une autre. En effet, après un mois de septembre compliqué, le mois d’octobre a aussi apporté son lot de difficultés. Mon seul objectif a donc été d’accompagner mon corps physique vers un mieux, ne pas trop me fâcher avec lui, appeler sans relâche la tendresse de vous tous et ressentir celle du Divin, afin d’accélérer ma mutation et une remise en état rapide! Avant de revenir sur cet épisode douloureux, que j’aimerais oublier, rappelons-nous…


Ce mois-ci je suis en période anniversaire. Voilà trois ans que je cohabite -en conscience- avec le cancer et indéniablement je ne suis plus la même.


J’appréhende plus en vérité MON cancer. J’accepte de constater qu’il est très méchant car il a le pouvoir de m’embarquer dans la tombe, et il est très gentil car finalement il a obéi à tout l’arsenal de soins et d’accompagnement que j’ai intégré afin de lui donner envie de fuir. Si le « crabe » s’accroche encore, rien ne dit qu’il aura le dernier mot de si tôt. J’affronte mieux ma réalité de vie. Attention, le mot cancer me terrorise encore, je hais cette réalité d’avoir un cancer si lourd et pourtant ma vie, tout en s’étant rétrécie, car je me repose beaucoup, s’est élargie. Un peu comme l’Univers qui, tout en se dilatant garde la même taille.



Ces trois années ont été par périodes : difficiles, douloureuses, paniquantes, usantes mais aussi heureuses, presque «normales» : sportives, détendues, voyageuses, surprenantes… Mon être au monde a évolué. Mon « socle » est plus solide, j’accompagne mon corps physique avec plus de souplesse et, paradoxe difficile à expliquer et pourtant fondamental : je « lâche » la tension de vouloir vivre tout en étant plus vivante. Je me sens à la fois fragile et solide. Il y a trois ans, j’étais ou l’un ou l’autre.


Je suis en lien avec tellement plus de personnes qu’avant. Ce blog me plonge dans l’espérance avec et aussi pour vous tous.



Ma vie spirituelle a une base plus concrète. L’image que j’aime utiliser est la suivante : Avant, je croyais que la rose avait une belle senteur mais mes narines étaient bouchées, maintenant, parfois, mes narines s’ouvrent et je sens le mystère de la rose… cela devient du vécu… et change tout.



Trois ans et mon cadeau d’anniversaire fut rude à digérer. En fait, ce mois d’octobre lors d’une hospitalisation programmée pour une chimiothérapie ciblée dans le foie j’ai de nouveau fait une hémorragie digestive, malheureusement bien trop vite après celle de septembre... « Aïe aïe aÏe » !


Pour ceux qui ne connaissent pas la chimiothérapie ciblée, voilà comment elle s’est passée pour moi : sous anesthésie générale, le radiologue interventionniste passe ses instruments par l’artère fémorale, remonte jusqu’au foie (mille bravos) injecte de la chimio directement dans la métastase qui faisait déjà 10cm, puis colle l’artère juste avant la lésion afin qu’elle ne soit plus alimentée de sang et se nécrose. Je peux vous dire que mon corps n’a pas aimé, il s’est enflammé, il a gonflé, comme brûlé de l’intérieur, mon foie est hors circuit mais il paraît que c’est bon signe !



Six jours après l’intervention j’aurais pu rentrer chez moi, mais alors que l’éminent professeur m’assure que, suite à ce soin, je ne ferai pas d’hémorragie, le soir même mes varices de l’estomac crachent leur sang. Nouveau passage au bloc, en urgence, nouvelle fatigue générale immense… et c’est peu de le dire ! Désolée professeur vous avez pu constater, une fois encore et comme vous le dites, que « Cécile » est une spéciale. Finalement pour la suite de mes traitements, c’est aussi bien que vous en ayez eu une nouvelle preuve puisque selon l’adage : un homme averti en vaut deux.



Et pourtant en conclusion j’ai envie de dire merci à la médecine car il était urgent d’intervenir sur le foie ; merci à l’hôpital Beaujon (Paris) car malgré des conditions hôtelières effroyables de vétusté, le sourire est sur presque tous les visages. Ma palme revient aux anesthésistes (médecins, infirmiers) ils ont été formidables avec moi. Si vous devez vous y faire soigner, allez-y en toute confiance mais surtout restez-y le moins longtemps possible. Bizarrement ma fièvre est tombée dès mon retour chez moi. Dans cet hôpital, ma chambre lilliputienne me rendait claustrophobe et déprimée.



Novembre devrait être calme. J’ai envie d’y croire, de continuer à espérer. Si je mérite de souffler, ma famille encore plus. C’est éprouvant une maman, une épouse, qui « plonge » deux fois de suite.



Voilà trois ans que vous m’accompagnez de plus en plus nombreux, que certains d’entre vous mènent le même « parcours santé », trois ans qu’ensemble nous voulons regarder la vie comme elle est, c’est à dire vivante. Gratitude. Gardons le sourire.



Je vous embrasse de toute ma tendresse.


Avançons doucement vers Noël, rien ne sert de se presser, tout arrivera en temps et en heure. Confiance.


Cécile

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